Les mouvements migratoires concernant le Togo sont notables aussi bien au niveau interne que vers l’extérieur. Ces dernières années, les destinations se sont diversifiées. Mais les Togolais vont de préférence vers les pays africains (80 %) : le Ghana (415 049), le Nigéria (100 428), la Côte d’Ivoire (55 680), le Bénin (45 498) et le Burkina Faso (23 768). Au regard des statistiques, les pays de l’OCDE sont moins souvent les destinations privilégiées des migrants togolais : l’Allemagne (10 219), la France (9 371), l’Italie (4 422) et la Belgique (2 708). Ces dernières années de plus en plus de togolais émigrent vers les Etats-Unis à travers le programme Green Card Lottery. 

L’émigration des togolais qui a connu quatre phases depuis les années 1960 est sous-tendue par les facteurs suivants : la recherche de formation, les crises socioéconomiques et politiques auxquelles le pays a été confrontées, la recherche du mieux-être économique, etc. 

L’Observatoire ACP sur les migrations estimait le nombre des émigrés togolais à 372 600 en 2011. Cet effectif est beaucoup plus important selon les données de la Direction des Togolais de l’Extérieur qui estime la diaspora togolaise à 1,5 voire 2 millions de personnes. Les femmes émigrent autant que les hommes et généralement plus vers les pays de la CEDEAO. Elles se retrouvent généralement dans le commerce, la restauration, le travail domestique ; leur niveau d’instruction étant faible.   

En ce qui concerne la population immigrée au Togo, elle est majoritairement composée des ressortissants des pays d’Afrique de l’Ouest (90 %) : le Bénin, le Niger, le Ghana, le Nigéria le Burkina Faso et le Mali. De 5 660 en 1960, cette population est passée à 241 212 en 2010 (RGPH4), soit 4,05 % de la population togolaise. Ces migrants travaillent pour la plupart dans le secteur informel, étant souvent peu instruits et peu qualifiés. Les facteurs de l’immigration au Togo sont liés à la stabilité politique dans le pays, à l’essor économique des années 1970, aux facilités offert aux migrants par la législation, aux mesures réglementaires incitatives à l’investissement, à l’hospitalité de ses filles et ses fils. Les étrangers vivant au Togo sont généralement des travailleurs, réfugiés et demandeurs d’asile.

On note par ailleurs le retour d’un effectif assez élevé de migrants togolais (267 454), provenant pour la plupart de pays de la sous-région (Ghana, Bénin, Côte d’Ivoire, Nigéria, Burkina Faso) ; et aussi d’Europe (France, Allemagne, etc.).

En raison de l’exode rural auquel se livre un nombre important de jeunes ruraux au Togo, on assiste à un dépeuplement des villages, le vieillissement de leurs populations et une diminution de la reproduction. Sur le plan socioéconomique, les mouvements migratoires sont à l’origine des investissements étrangers (Bolloré, WACEM, POMAR, etc.) dans le pays  ainsi que des transferts de fonds de la diaspora (de 2000 à 2010 les fonds transférés sont passés de 11,2 à 154 milliards de francs CFA).

Le Togo ne dispose pas de politique migratoire définissant les grandes orientations dans ce domaine ; ce qui ne favorise pas un accompagnement adéquat de la diaspora par le gouvernement. Toutefois, des initiatives (telles que le profil migratoire, l’existence d’un plan stratégique pour la mobilisation de la diaspora togolaise, la création du comité de coordination et de suivi des activités de migration et de développement) sont prises. Sur le plan législatif, le Togo dispose d’un arsenal juridique important en lien avec la migration. On note dans le pays l’existence et l’implication d’institutions étatiques dans la gouvernance de la migration. Il y a également l’apport des organisations de la société civile, des organisations et associations de la diaspora ainsi que des partenaires techniques et financiers qui aident à mieux gérer les migrations togolaises. Mais faire des migrations un outil de développement passe par la mise en place d’un cadre politique pertinent et d’instruments de gestion et de coordination cohérents.

 

 

Region / Country
Number of Pages
164
Format
Electronic copy
Language
Attachment Size
migration_profile_-_togo.pdf 2.3 MB